Aujourd'hui j'ai vu une montagne s'écrouler, j'ai vu la glace fondre au soleil, j'ai découvert mon frère.

Il est ce que mes amiEs appellent "un apollon". Beau, grand, fort, intelligent, mon frère a tout eu et il sait s'en servir. Autant avec les filles que dans ses études, monsieur est en médecine et fait carton pleins auprès de la gente féminine.

Et pourtant je le connais très peu, il se confiait à Isa et moi, la petite soeur de 5 ans sa cadette ne pouvait pas comprendre. En plus je le soupçonne d'avoir espérait un frère! Pourtant lui et moi on se ressemble beaucoup, même franchise, même besoin d'indépendance, même discrétion.

Alors il n'a jamais vraiment joué le grand frère avec moi, et étrangement c'est son meilleur ami qui s'en est chargé.

Nico "vit" chez nous depuis qu'il a 15 ans, il a un grand frère et deux petits frères jumeaux alors forcement une petite soeur, il en rêvait. Étant totalement sous le charme d'Isa depuis qu'il la connaît, il ne restait plus que moi pour remplir ce rôle. Alors il a toujours été là.

Mais ce bellâtre de frère, derrière sa froideur et son ego un peu trop grand, cache un coeur qu'il n'a donné qu'une fois. Il n'a jamais parlé de sa relation avec Nathalie mais le fait qu'elle soit la seule à avoir visité sa chambre, son sanctuaire où même ma mère est interdit de séjour, en dit long sur ses sentiments pour elle.

C'est elle à gauche (nouvel an 2003). Mais la belle a décidé de tout quitter pour vivre ailleurs, et ce "tout" prend en compte mon frère et leur histoire de trois ans maintenant.

Isa est à Toulon chez son copain toute cette semaine et Nico est en école de psychologie sur Paris. Il n'y a donc que moi son "étrangère" pour lui remonter le moral,pour lui parler, le résonner. C'est mon frère, alors je n'aime pas le voire mal, mais pourtant le consoler c'est comme essayer de savoir ce qu'il se passe dans la tête d'un inconnue qui pleure sur un banc.

Je voudrais que cette montagne se relève, je voudrais que Nathalie décide de lui donner les explications qu'il mérite, je voudrais que mon frère quitte ses quatre murs, je voudrais m'occuper de "mon grand frère".

C'est sûrement la première fois de ma vie que je partage une vrai discussion avec lui et ça me fait du bien, évidemment j'aurai voulu que ça soit dans d'autres circonstances.

Alors oui, je lui en veux de ne pas avoir été mon grand frère mais seulement celui d'Isa et de Simon, oui je lui en veux de s'aimer tellement, oui je lui en veux...

Mais un frère reste un frère, reste celui qui partage mon sang.

Non, je ne lui en veux plus.

Rachel